Le secteur des musiques actuelles confronté à un contexte difficile de reprise des concerts : entre stigmatisation et déploiement du pass vaccinal
Le 20 janvier, à l’issue du Conseil de défense et du Conseil des ministres, le Premier ministre a
annoncé la fin des jauges restrictives pour l’ensemble des évènements dès le 2 février prochain. Le
Gouvernement a pris la décision d’autoriser dans un deuxième temps et à compter du 16 février
l’organisation de concerts en configuration debout, ainsi que la reprise des consommations dans les
salles de spectacle.
Après bientôt deux ans de pandémie, nos organisations se félicitent que le Gouvernement ait enfin
entendu le besoin de visibilité nécessaire à l’organisation de concerts.
En ce sens, nous tenons chaleureusement à remercier les milliers de signataires de la pétition « Les
concerts assis, ça ne tient toujours pas debout », qui aura aussi permis de mieux mettre en lumière le
fonctionnement du secteur des musiques actuelles.
En revanche, nous sommes toujours dans l’incompréhension la plus grande quant à la décision de
poursuivre l’interdiction des concerts debout au-delà du 23 janvier.
Cette décision est stigmatisante, arbitraire et infondée scientifiquement : aucune étude n’a à ce jour
prouvé une circulation accrue du virus lors des configurations debout. Au contraire, plusieurs ont
même confirmé l’inverse.
En outre, tant que l’impossibilité de travailler demeure, nous attendons du Gouvernement, tel qu’il
s’y est encore engagé hier, qu’il prenne en charge les coûts inhérents, que ce soit via l’activité partielle
ou via la prise en charge des coûts fixes et cela pour l’ensemble des entreprises concernées, quelle
que soit leur forme juridique.
Nous en attendons aujourd’hui l’assurance.
Dès aujourd’hui, l’ensemble des professionnels des musiques actuelles ont à cœur d’encourager le
public à revenir dans les lieux et les festivals. La tâche est grande, tant la fermeture a été longue
depuis le début de la crise, mais les équipes se mobiliseront pour relever le défi.
A cet égard, l’annonce de la mise en place du pass vaccinal dès lundi 24 janvier va notoirement
compliquer la tâche.
Comme dans l’ensemble de la société, le sujet fait débat.
Nos organisations ont-elles à assumer le transfert de responsabilité des décisions prises par le
Gouvernement ?
Nous, employeurs, sommes écœurés de devoir briser le secret médical auprès de nos salariés.
Nous, programmateurs, sommes bouleversés de devoir introduire la condition d’un pass sanitaire
dans le choix d’un projet artistique.
Nous, producteurs, sommes dévastés de voir des équipes artistiques exploser de l’intérieur pour des
différences de statut vaccinal.
Nous, organisateurs, sommes choqués et meurtris de sérier les citoyens aux portes de nos
évènements et établissements.
Plus il y aura de barrières à l’entrée des lieux culturels, plus les publics auront du mal à retrouver le
chemin des concerts et des activités culturelles.
Nous appelons donc à ce que le pass vaccinal soit très strictement encadré dans son déploiement et
sa durée.
Nous refusons qu’il s’ajoute durablement à toute la série des contrôles déjà en vigueur dans les lieux
culturels.
De surcroît, nous posons comme une évidence que tant qu’il sera en vigueur, il ne devra en aucun cas
être doublé de la présentation d’un test négatif.
Le Gouvernement a été aux côtés du secteur culturel d’un point de vue financier depuis le début de
cette crise : nous attendons désormais de lui qu’il encourage activement le retour des citoyens et
citoyennes dans les salles de concert dès le 16 février prochain.